Pas de retour à l’anormal ! L’homme a besoin de normalité. Ce sentiment légitime, synonyme de familier, d’habituel est réconfortant. Il nous rassure et nous assure de notre présent et de notre futur. Mais attention, cette normalité que nous connaissions, avant, cet adjectif “normal“ n'est pas synoyime de “naturel“. Nous avons une chance unique, je ne parle pas bien sûr ni du virus, ni du manque de lits, de masques et des soignants, mais nous avons cette incroyable possibilité de nous arrêter et de nous poser les bonnes questions. La machine à consommer, le train de la croissance s’est arrêté, nous sommes descendus, certains dans cette gare des pas perdus, d’autres, en pleine campagne. Nous sommes là, ici et maintenant. Pourra-t-on oublier, ces ciels clairs, sans traînées d’avions, ces baleines près des côtes de la méditerranée, tous ces animaux qu’on ne voyait plus et qui réapparaissent dans les villes nous rappellant notre essence et notre place d’être parmi les vivants. Ces eaux claires des fleuves et de Venise, ce silence des rues de villes et des campagnes, autant que ce bruit à 20h des solidarités, des machines à coudre les masques par des milliers de bénévoles, ce besoin ontologique de notre fraternité. Les états, les financiers, les industriels tentent de réparer à tout prix la loco. Mais posons-nous les vraies questions, voulons-nous remonter dans ce train, repartir comme avant ? Dans ce super TGV, où les campagnes bucoliques défilent trop vites derrière les fenêtres pour nous permettre une pause méditative. Dans cette vie où nous n’avons pas le temps de savoir comment changer. Nous sommes maintenant totalement conscients que ce n’est pas possible. Mais nous n’avions pas le temps ! Il fallait se lever pour partir au boulot, payer son emprunt, emmener les enfants dans la bonne école, faire le plein de la voiture achetée à crédit tout en balayant nos emails et sms reçus sur nos smartphones. Pas possible de s’arrêter. C’est pourtant ce qui se passe, La Grande Pause ! Alors réfléchissons, est-ce que nous voulons encore courir, pour avoir moins ? Voir dans les médias les inégalités s’accroître ? S’apercevoir que la pollution tue ? Que 60 % des espèces sur la planète ont disparu ? Que la montée des eaux et le réchauffement climatique sont plus dangereux que cette pandémie ? Non, pas de retour à l’anormal ! Bien sûr il faudra de l’économie, mais une économie responsable écologiquement, sociale et solidaire, et c’est tout à fait réalisable, ces choix nous appartiennent au quotidien par notre consommation et ces prochaines années par nos votes. Mais attention, soyons vigilants, ils seront nombreux à coup de publicité pour une consommation hypnotique et récréative à tenter de nous faire oublier ce que nous vivons. Je pense pour ma part que ce n’est pas possible, il y aura un après-Covid, c’est gravé dans l’Histoire. Alors n’oublions pas que ce mot “crise“ vient du grec krisis, le jugement et réécoutons Gandhi qui nous disait “Soyons le changement que nous voulons voir dans le monde“. |
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